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Le droit à la pause est une obligation légale qui vise à protéger la santé et la sécurité des salariés. Selon la Cour de Cassation (Cass. soc. 12 octobre 2004 n° 03-44084), une interruption de travail se définit comme un « arrêt de travail de courte durée sur le lieu de travail ou à proximité ». Pendant cette interruption, le salarié doit être libre de vaquer à ses occupations personnelles. Cet article explore les réglementations en vigueur, les droits des salariés, ainsi que les obligations des employeurs en matière de pauses.
Le cadre légal des pauses
Durée légale de la pause

L’article L. 3121-6 du Code du travail impose qu’un salarié bénéficie d’au moins 20 minutes consécutives de pause après 6 heures de travail consécutives. Cette durée minimale est une protection essentielle pour le bien-être du salarié et pour prévenir les risques professionnels.
Les jeunes travailleurs, âgés de moins de 18 ans, ont un régime particulier. Ils doivent bénéficier de 30 minutes de pause consécutives après 4 heures 30 de travail (C. Trav. art. L. 3162-3).
Temps de pause interrompu
Si un employeur sollicite un salarié pendant sa pause (par exemple pour répondre au téléphone ou effectuer une tâche), cette période doit être considérée comme du temps de travail effectif et doit donc être rémunérée. En contrepartie, l’employeur doit garantir au salarié une autre pause effective.
Ce qu’il faut savoir sur les pauses
Rémunération
Une pause n’est pas rémunérée dès lors qu’elle ne constitue pas du temps de travail effectif. Si, pendant cette période, un salarié reste à la disposition de l’employeur ou doit répondre à des sollicitations, alors ce moment est assimilé à du temps de travail et doit être payé.
Pause cigarette ou café
La pause cigarette, café ou déjeuner peut être considérée comme du temps de travail effectif si le salarié reste à la disposition de l’employeur et peut être interrompu pour effectuer des tâches professionnelles. Dans le cas contraire, elle est considérée comme une pause personnelle et n’est pas rémunérée.
Avantages et bonnes pratiques
Pour les employeurs
- Santé et productivité des salariés : En respectant les temps de pause, les employeurs contribuent à la santé mentale et physique de leurs équipes, réduisant ainsi les risques d’épuisement professionnel.
- Conformité légale : Une bonne gestion des pauses permet d’éviter des sanctions financières et des litiges aux prud’hommes.
- Planification et communication claire : Informer les salariés des horaires et des conditions de pause permet d’assurer un respect mutuel et une gestion optimale du temps de travail.
- Flexibilité : Offrir une certaine flexibilité sur la gestion des pauses permet d’adapter les besoins individuels des salariés, par exemple pour ceux qui préfèrent prendre une pause plus longue en milieu de journée ou étaler leurs pauses sur plusieurs moments de la journée.
- Espaces dédiés : Créer des espaces agréables où les salariés peuvent se détendre pendant leurs pauses (salle de repos, cuisine équipée, etc.) améliore leur confort et leur bien-être au travail.
Pour les salariés
- Repos et bien-être : Les pauses permettent aux salariés de se détendre et de préserver leur énergie tout au long de la journée.
- Droits protégés : En cas de litige, les salariés peuvent faire valoir leurs droits auprès des instances compétentes.
- Respect des horaires : Bien que les pauses soient un droit, il est également important de respecter les horaires et la durée des pauses pour ne pas perturber la productivité de l’équipe.
- Utilisation efficace de la pause : Une pause bien utilisée est une pause qui permet de se détendre réellement. Éviter de continuer à penser au travail pendant la pause (par exemple, en restant sur son téléphone à répondre à des mails) permet de se ressourcer efficacement.
Pour aller plus loin
Lefebvre Dalloz, leader de la connaissance juridique et fiscale en France.
Sources : L’Hôtellerie Restauration : Gestion des pauses – Réglementation | Convention collective nationale des hôtels, cafés et restaurants (HCR)